Un niveau inédit d’intentions d’embauches pour 2022

Chaque année, dans le cadre de l’enquête « Besoins en Main d’œuvre », le CREDOC et Pôle emploi interroge les entreprises sur leurs intentions de recrutement pour l’année à venir.
Cette enquête est un élément essentiel de connaissance du marché du travail. Elle permet entre autres :

  • d’anticiper les difficultés de recrutement,
  • d’améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du marché du travail ;
  • d’informer les demandeurs d’emploi sur l’évolution de leur marché du travail et les métiers porteurs.

Un niveau inédit d’intentions d’embauches en 2022 dans les métiers du tourisme

L’enquête « Besoins en main-d’œuvre » des entreprises réalisée fin 2021 met en lumière des niveaux inédits d’intentions d’embauche pour 2022 dans les métiers caractéristiques du tourisme. Avec 61 260 projets d’embauche, les projets de recrutement dans le tourisme augmentent de 17% par rapport à 2021 et de +10% par rapport à 2019.

Ce dynamisme est porté par les métiers de serveurs de café et restaurants qui représentent un quart des intentions d’embauches, suivi des aides et apprentis de cuisine et des professionnels de l’animation socioculturelle.

L’analyse géographique révèle d’importantes disparités au sein de la région. Comme les années précédentes, les intentions de recrutement se concentrent surtout dans les métropoles et dans les zones fortement touristiques. Plus de la moitié des projets de recrutements (51%) sont concentrés dans les 3 seuls départements du Rhône, Haute-Savoie et Savoie.

Les employeurs anticipent de fortes difficultés de recrutement en 2022

En 2022, 65,4% des projets d’embauche sont jugés difficile par les employeurs, soit une augmentation de +8 points par rapport à 2019 avant la crise sanitaire. La hausse des difficultés anticipées de recrutement concerne la plupart des métiers du tourisme, notamment les chefs cuisiniers, les cuisiniers et les professionnels de l’animation socioculturelle.

Le nombre de projets non saisonniers est supérieur au niveau de 2019 ou 2021

En 2022, une très grande majorité de ces intentions d’embauche est saisonnière. En effet plus d’un projet d’embauche sur deux est saisonnier (54,6%). Ce niveau élevé est cependant bien inférieur aux années précédentes où la part des emplois saisonniers atteignait respectivement 60,5% et 60,7% en 2019 et 2021. Ainsi 45% des projets d’embauches sont des emplois durables, non saisonniers.

Raisons des difficultés de recrutement

D’après les employeurs du secteur du tourisme, les difficultés de recrutement sont principalement attribuées à :

  • des problèmes de candidature (nombre de candidats insuffisant et profils inadéquats (manque de motivation des candidats ; présentation, relationnel ; éloignement géographique))
  • l’urgence du recrutement
  • La pénibilité du travail,
  • des horaires décalés ou trop importants
  • l’image de l’entreprise, du secteur ou du métier

Avertissement : L’enquête « Besoin en Main d’œuvre » a été réalisé fin 2021 et ne tient pas compte des aléas potentiels de la guerre en Ukraine sur l’activité.

Source et méthodologie :

L’enquête Besoins en Main-d’œuvre (BMO) est une initiative de Pôle emploi, réalisée avec l’ensemble des directions régionales et le concours du CRÉDOC. L’enquête BMO est avant tout un outil d’aide à la décision pour Pôle emploi qui peut ainsi mieux connaître les intentions des établissements en matière de recrutement et adapter l’effort de financement pour les formations des métiers en tension.

L’enquête BMO 2022 a été réalisée entre octobre et décembre 2021 dans les 13 régions métropolitaines et 5 départements d’outre-mer  (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte). Le champ de cette vingt-et-unième vague est le même que l’an dernier, soit d’une part les établissements relevant du secteur privé et, d’autre part : les établissements de 0 salarié ayant émis au moins une déclaration d’embauche au cours de la période récente, les établissements du secteur agricole, les établissements du secteur public relevant des collectivités territoriales (communes, régions…), les établissements publics administratifs (syndicats intercommunaux, hôpitaux, écoles…) et pour finir les officiers publics ou ministériels (notaires…). L’enquête ne comprend donc ni les administrations de l’État (ministères, police, justice…) ni certaines entreprises publiques (Banque de France…). Le questionnaire soumis aux employeurs couvre une liste de 200 métiers qui correspond aux Familles Professionnelles (FAP) et se décline en six versions différentes, afin d’ajuster la liste de métiers proposée au secteur d’activité de l’établissement. Sur les 2 356 973 établissements entrant dans le champ de l’enquête, 1 680 721 ont ainsi été interrogés, par voie postale, web ou téléphonique. Un dispositif spécifique permet d’interroger les plus grands groupes, afin de prendre en compte leur politique de recrutement centralisée. Au global, 419 979 réponses ont été collectées et exploitées pour la France entière, Les résultats ont ensuite été redressés pour être représentatifs de l’ensemble des établissements, à l’aide d’une procédure de type calage sur marges définies à partir de la structure de la population mère des établissements.