Oenotourisme : chiffres et nouvelles tendances 

L’oenotourisme c’est la rencontre entre les professionnels du vin et les touristes épicuriens.

Pour encourager cette rencontre et ces partages, plus de 1 000 caves sont désormais ouvertes au public en Auvergne-Rhône-Alpes, soit une progression de +29% en l’espace de 5 ans (2018-2023).

323 caves et 1 109 prestataires sont allés jusqu’à s’engager dans le label Vignobles et Découvertes, ce qui place la région en 3ème région française.

Une démarche d’autant plus honorable que, dans un emploi du temps aussi chargé que celui des vignerons, conjuguer travaux de la vigne et médiation au public est une gageure.

Quelles sont les motivations pour entrer dans une telle démarche ?

D’après une étude Atout-France qui a interrogé un panel, les trois premières portent sur :

  • Travailler mon image, ma communication et /ou ma relation client
  • Partager autour de mon métier / mon expérience
  • Augmenter ma vente directe, et une part supérieure de la valeur ajoutée du vin

Cette démarche traduit donc une volonté de s’ouvrir au monde du tourisme, une conduite noble dans un environnement où les opportunités comme les défis, sont nombreux.

Domaine Cédric Vincent – Beaujolais

En l’espace de 10 ans, de nouvelles tendances sont apparues qui viennent impacter ce secteur :

La féminisation du secteur : 33% des domaines viticoles chartés sont managés par des femmes en Auvergne-Rhône-Alpes. Des femmes, des sœurs ou des filles de, parce que disons-le, c’est initialement un métier d’hommes. Alors face aux difficultés qu’elles rencontrent elles se regroupent en associations . Concrètement quels impacts en termes d’impact sur la communication et la production ? La question reste à creuser, parmi les témoignages recueillis, une synthèse : « un homme trouve, une femme cherche », une sororité qui aide à trouver des solutions.

Les bars à vin : 203 bars recensés dans notre région. Un nombre qui ne cesse d’augmenter et qui permet de diversifier la clientèle. Il y a quelques années, une étude Atout-France révélait des visiteurs de caves masculins, quinqua, de professions libérales visitant les caves avec des amis, dans les bars à vin. Grâce à ces nouveaux lieux, on remarque une clientèle plus citadine, plus jeune et plus féminine.

Les nouveaux/jeunes vignerons : non seulement ils reprennent des domaines, mais ils en créent. Le regard de la société a changé, notamment post-covid et le secteur agricole reprend ses lettres de noblesse. Quelle que soit la saison, le travail est rude (vendanges, taille, ouillage, palissage, épamprage, …), alors ce n’est pas simplement du vin que l’on vend, mais une passion que l’on partage, un terroir que l’on fait connaitre. Un patrimoine que l’on transmet à des visiteurs intéressés par une histoire, pas un simple story telling marketing, mais un story doing authentique.

La production est impactée par cette nouvelle génération de producteurs et de consommateurs. Des acteurs de plus en plus vigilants à l’impact de leur comportement sur l’environnement, s’engagent dans des démarches responsables répondant ainsi aux attentes de la clientèle. C’est ainsi que 19% de la vigne cultivée en Auvergne-Rhône-Alpes est bio, soit 2 points de plus que la moyenne nationale.

La communication évolue également : si les confréries sont toujours actives, des influenceurs partagent désormais leurs découvertes avec des tags #oenotourisme. Un phénomène récent : si de nombreux ambassadeurs s’étaient engagés dans des domaines comme le tourisme et la gourmandise, plus rares étaient ceux qui croisaient les deux thématiques. Ils s’adressent ainsi aux nouvelles générations, éloignées des médias classiques.

Ces chiffres et tendances complétés par la présentation à télécharger, nous permettent la synthèse marketing suivante :

Analyse forces / faiblesses de l’œnotourisme en Auvergne-Rhône-Alpes

FORCES IDENTIFIEES
Des grandes marques connues à l’international (Côte Rôtie, Hermitage, Morgon, …)
Des domaines de renom (Chapoutier, Guigal…)
L’oenotourisme lié à la gastronomie
Une variété de vignobles 
Nos paysages = aménités environnementales
3 valeurs : partage, plaisir, passion
Une dynamique d’ouverture au public
Des professionnels engagés dans une démarche de qualité
FAIBLESSES
Une médiation touristique à développer
La médiation oenotouristique prend du temps
L’œnotourisme est à ce jour dans notre région plus une composante qu’une motivation de séjour
MENACES
Un possible décalage entre l’imaginaire d’une clientèle citadine et la réalité d’un site de production
Les dérèglements climatiques
Concurrence très forte des autres régions France et l’international
La bière artisanale
OPPORTUNITES A SAISIR
La nouvelle génération des vignerons
Un rajeunissement et un élargissement de la clientèle
La Vallée de la gastronomie, le Fascinant week-end : des marques qui structurent l’offre et la digitalise
Une thématique toutes saisons